Après la célébration des cerisiers en fleurs avec l’emblématique hanami, les Japonais se préparent à la prochaine fête qui a lieu le 5 mai : la journée des enfants (Kodomo no Hi). Cette dernière fait partie des célébrations de la Golden Week (semaine de quatre jours consécutifs fériés). Ainsi, de nombreuses familles la fête en grande pompe. À cette occasion, les parents souhaitent à leurs enfants bonheur, prospérité, joie et santé.
Origines du Kodomo no Hi
Le Kodomo no Hi est l’une des 5 cérémonies annuelles du Japon réunies sous le nom de Gosekku (五節句), qui étaient au départ traditionnellement célébrées à la cour impériale. Le Gosekku regroupe le Nouvel An (le 1er janvier), le Hina Matsuri (le 3 mars), le Kodomo no Hi (le 5 mai), Tanabata (le 7 juillet) et le Kiku Matsuri (le 9 septembre) ; autant d’occasions pour se rassembler en famille ou entre amis !
À l’origine, le Kodomo no Hi (子供の日) était une fête dédiée aux garçons, appelée Tango no Sekku (端午の節句). Ses origines remontent à la dynastie Heian (794-1185) où elle était célébrée le 5e jour du 5e mois selon le calendrier lunaire. Cette date était le symbole de la fin du printemps et de la lutte contre les maladies et les mauvais esprits. Les familles prenaient des mesures pour protéger leurs enfants, notamment en accrochant des Koi nobori (banderoles en forme de carpes) à l’extérieur de leurs maisons, symbolisant le désir de voir leurs garçons grandir robustes et en bonne santé.

Autre coutume de l’époque : le rituel de purification et de protection. Ce dernier consistait à suspendre des casques traditionnels de l’armure japonaise, appelées “kabuto”, ou d’autres objets symbolisant la force et la bravoure, dans l’espoir qu’ils protégeraient les garçons et les aideraient à devenir des hommes forts et courageux.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1948 exactement, la fête nationale des garçons a été officiellement étendue à la célébration des petites filles. Ce jour prit alors le nom de “journée des enfants”, ou Kodomo no Hi, célébrant la bonne croissance et le bonheur de tous les enfants.
Symboles et significations du Kodomo no Hi
Cette journée des enfants est chargée de symboles traditionnels. Durant cette journée de célébration, des carpes multicolores en papier ou en tissu flottent dans tout le pays. La coutume veut que l’on hisse des koï nobori au sommet d’un bambou et au pied des maisons pour célébrer les enfants qui y habitent. Certaines villes réalisent de grandes guirlandes (mesurant jusqu’à 10m de long !) qu’elles positionnent au-dessus des rues, des chemins, des prairies ou des rivières. En effet, la carpe symbolise au Japon l’amour, le succès, le courage, la bonne croissance et la longévité. Rien que ça !

Ainsi, la carpe est omniprésente dans l’imagerie de la fête des enfants. Il n’est donc pas étonnant de la retrouver dans certains plats. En effet, quelques-uns sont façonnés sous forme de carpe en utilisant du riz, des légumes et de la pâte de poisson.
Que mange-t-on lors du Kodomo no Hi ?
Chimaki
Le chimaki est un plat japonais à base de riz gluant accompagné d’une garniture sucréé. Le tout est enveloppé dans des feuilles de bambou ou de roseau, puis cuit à la vapeur. Il est principalement consommé dans l’ouest du Japon, dans la région du Kansai. Le contenu est différent selon la région.
On dit que cette offrande est originaire de l’Ancienne Chine et qu’elle a été offerte à un célèbre poète et fidèle qui a perdu la vie le 5 mai. Ainsi, on commença à en donner aux enfants dans l’espoir qu’ils grandissent et deviennent des adultes loyaux, et il devint un aliment de cérémonie.
Kashiwa mochi

Le Kashiwa mochi est une pâtisserie traditionnelle japonaise consommée principalement dans la région du Kanto. Elle est composée d’un gâteau de riz gluant (mochi) fourré à la pâte de haricots rouges (anko). Le mochi est délicatement enveloppé dans une feuille de chêne, symbole de force et de prospérité pour la descendance. Cette signification a particulièrement séduit les samouraïs, pour qui la succession familiale revêtait une grande importance durant l’époque d’Edo (1600–1868).
Aujourd’hui encore, ce dessert est apprécié pour sa texture moelleuse et son extrême douceur en bouche. Bien que non comestibles, les feuilles de chêne sont utilisées non seulement pour leur rôle esthétique, mais aussi pour conférer au kashiwa-mochi une forme distinctive et une dimension symbolique forte.
Kusa mochi

Le Kusa mochi est un gâteau de riz vert à base d’armoise (plante dont les feuilles et les sommités fleuries possèdent des propriétés digestives, anti-inflammatoires et antibactériennes). C’est une des spécialités tokyoïtes, plus précisément dans le quartier de Ikegami.
Elle était autrefois consommée par les temples bouddhistes Nichiren, une secte située sur les hauteurs de Fujisawa dans la préfecture de Kanagawa. Si elle fut autant prisée par ces moines, c’est parce qu’ils considéraient que l’arôme puissant du Kusa mochi éloignait les mauvais esprits, tout comme le soja grillé lors du setsubun. Aujourd’hui, cette superstition s’est répandue dans tout le Japon : le kusa mochi conjurerait la malchance et assurerait aux enfants une vie saine.
Pousses de bambou

Présents dans les paysages de nombreux pays d’Asie, les pousses de bambou sont vus comme des porte-bonheur pour leur croissance rapide et leur incroyable vitalité que l’on espère transmettre aux enfants à travers leur consommation. Cet ingrédient peut être préparé de diverses manières, notamment sous forme de plats à base de riz comme le Takikomigohan ou le Takenoko-gohan, de soupes et de ragoûts.
Ainsi, les plats dégustés pendant le Kodomo no Hi ont à la fois un goût et une forme singuliers, mais ils ont surtout une signification particulière, tels une prière pour le bonheur et la bonne fortune des enfants dans l’avenir.
Les activités du Kodomo no Hi
Le Kodomo no Hi est une occasion joyeuse et dynamique, où les enfants peuvent s’amuser avec différents jeux et activités, renforçant les liens familiaux et communautaires tout en célébrant leur enfance. Parmi les jeux populaires, on retrouve le vol de cerf-volant, en référence aux bannières traditionnelles hissées pour célébrer la Fête des Enfants au Japon. Cette activité, en plus d’être élégante et magnifique à observer, symbolise l’espoir, la chance et le partage. Chaque couleur de la carpe représente un membre de la famille : le noir pour le père, le rouge pour la mère et enfin, les autres couleurs pour les enfants.
Les concours
Plusieurs concours sont proposés : concours de tir à l’arc ou de lancer de frisbee, souvent organisés dans les parcs, où les enfants peuvent tester leur habileté. Les courses de sacs sont une activité classique où les enfants sautent dans des sacs en toile pour atteindre la ligne d’arrivée. Certains villages organisent des concours de dessin, où les enfants réalisent des œuvres inspirées par des thèmes traditionnels comme les samouraïs ou les animaux symboliques de la fête.
Les jeux

Un jeu très populaire en été, le Kingyo sukui, un jeu de pêche à la main dans lequel les enfants essaient de saisir des poissons rouges avec une petite cuillère en papier, est parfois présent pour cette journée. Même si cette dernière tourne autour de l’image de la carpe koï, celle du poisson rouge est également présente. Ce dernier représente la prospérité, la chance et la bonne fortune, faisant de lui un élément idéal pour cette fête.

Les enfants peuvent aussi participer à des ateliers de fabrication de koi nobori, où ils décorent leurs propres poissons en tissu ou en papier. Pour couronner la journée, de nombreuses familles font un pique-nique ou un barbecue dans les parcs, permettant aux enfants de jouer librement avec leurs amis tout en profitant de la nature.
Conclusion
En résumé, le Kabuto et Kodomo no Hi possède une très forte symbolique dans l’esprit et le cœur du peuple japonais. Tout comme le Setsubun, ils sont synonymes de festivités, de partage et de plats en abondance. Mais ce qui est également en profusion, ce sont les milliers de couleurs dont se pare le ciel japonais durant cette journée. C’est une fête à la fois généreuse pour nos papilles, mais aussi pour les yeux, de quoi faire sourire n’importe quel enfant. Dans ce pays dont la natalité est en grande baisse, il est crucial de les préserver et de les célébrer !
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