Saviez-vous que les japonais ont pour coutume de ne pas cuisiner au nouvel an ? Pour nous, nouvel an rime généralement avec fête entre amis ! On le prépare en cherchant la tenue et la soirée idéale plusieurs semaines à l’avance. Mais au Japon c’est une tradition que l’on fête en famille.
Au Japon, si Noël est l’occasion d’un rendez-vous amoureux, le nouvel an est un événement que l’on célèbre en famille. Sur l’archipel la fin et le début d’année sont deux périodes riches en coutumes et traditions. D’abord, en décembre on prépare la fin de l’année. Pour cela on fait un grand ménage chez soi, on règle toutes ses affaires en cours (conflits, dettes, etc) afin de pouvoir passer sereinement à l’année à venir. Viennent également les nombreuses bonnenkai, “fêtes de l’oubli de l’année”. Elles ont lieu généralement entre collègues et permettent à tous de tirer un trait sur les déboires et conflits de l’année tout en se réjouissant des succès à venir ! Enfin, vers la toute fin décembre, juste avant le premier janvier, on prépare l’Osechi ryori.
Qu’est ce que c’est ?
La coutume japonaise veut que du 1 au 3 janvier on ne cuisine pas afin d’éviter tout accident, notamment lié au feu, qui pourrait être signe de mauvaise augure pour l’année à venir. Aussi, fin décembre, chaque famille prépare son Osechi ryori, un bento du nouvel an richement garni, qui peut se garder plusieurs jours sans problème et qui se déguste à temperature ambiante. Cette tradition serait apparue à la cour impériale de l’époque Heian (8ème-12ème siècle). “O-sechi” est une manière honorifique de désigner une saison. En effet, à cette époque on célébrait le passage des saisons et le nouvel an intervenait selon le calendrier lunaire à l’approche du printemps.
Qu’est ce que l’on mange ?
L’Osechi ryori est présenté dans de belles boites à bento appelées jûbako. Elles ont généralement 4 étages, empilés les uns sur les autres. Chaque étage comporte de nombreux petits plats revêtant chacun un caractère symbolique que ce soit par l’aliment en lui même, son nom, sa couleur ou encore sa forme. Tous sont des appels aux bonnes prédictions pour l’année à venir. A l’époque, on consommait des plats mijotés dans de la sauce soja et du sucre, les nimono, car ils se conservaient plusieurs jours.
Traditionnellement, on retrouve :
- Des kuromame: Ce sont des haricots noirs qui symbolisent la bonne santé et le travail. En effet, le terme “mame” désigne la santé et rappelle également le mot “majimé” qui veut dire sérieusement. Les haricots noirs apporteront la santé et la diligence dans le travail.
- Des kazunoko: Ce sont des oeufs de hareng. “kazu” c’est le nombre et “ko” les enfants. Les kazunoko, littéralement le nombre d’enfants, sont symbole de fertilité. Il arrive qu’ils soient replacés par l’agrume daidai qui a la même signification. “Dai” veut dire génération et apporte donc également le sens de fertilité.
- De la kurikinton: C’est de la purée de patate douce japonaise satsumaimo associée à des châtaignes cuites au miel. En plus de la jolie couleur dorée qui rappelle l’argent, on retrouve le caractère “kin”, l’argent ,dans ce plat qui apporterait la prospérité.
- Des crevettes ou du homard, cuits dans de la sauce soja, du mirin ou du saké: Les crevettes ont le dos courbé comme l’est celui des personnes âgées. Elles sont symbole de longévité.
- Du poisson tai: C’est une sorte de daurade. Le son “tai” se retrouve dans le mot “medetai” qui signifie bonheur. Manger ce poisson garantit une année heureuse !
- Des sardines tazukuri: Les tazukuri tirent leur nom de leur ancienne utilisation comme engrais des rizières. “Tazukuri” signifie “construire une rizière” et ce sont donc des symboles de bonne récolte.
- Namasu de carotte et daikon: La carotte et le radis daikon possèdent les couleurs symboles du bonheur. On les prépare marinés dans du vinaigre.
- Du kombu: C’est l’algue typique du bouillon japonais dashi. Pourquoi du kombu ? Car l’algue possède le son “bu” comme dans “yorokobu” être heureux.
- Kinpira gobo, de la bardane marinée dans de la sauce soja et du sésame: La bardane est une plante vigoureuse qui pousse en profondeur. On lui donne la symbolique de la vigueur et de la santé.
- Du datemaki: C’est une omelette sucrée avec de la pâte de crevette ou de poisson. Roulée elle ressemble à un ancien écrit et transmet l’image de la réussite scolaire.
- Du lotus, mariné au vinaigre (sumasu) ou avec de la sauce soja (renkon no netsuke): Les trous du lotus donnent l’image d’un avenir dégagé dans lequel on voit loin.
Osechi Umami ?
Vous aussi chez vous, vous pouvez retrouver l’esprit de l’Osechi ryori très facilement à la maison grâce à quelques ingrédients qui changeront les petits plats que vous amènerez au bureau en ce début d’année !
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Le mirin : Ce saké léger est utilisé de plus en plus par les chefs français pour déglacer des sauces. Utilisez-le à la japonaise, pour apporter sucré et rondeur à vos petits plats ! Une cuillère à soupe de mirin dans votre omelette par exemple et elle sera transformée ! Mélangez-le avec un peu de sauce soja pour mariner vos légumes avant de les cuire et hop des niimono simples et délicieux !
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Le vinaigre sunomono : Que ce soit en simple assaisonnement de salade, mélangé à un peu d’huile, ou pour mariner des légumes à la japonaise, ce vinaigre sera votre nouvelle arme secrète en 2020. Pourquoi ? Il est mélangé avec du kombu, du mirin et du sucre pour un équilibre gourmand qui fera ressortir le goût de vos légumes. Regardez notre recette de sunomono de concombre !
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Du kombu pour apporter la chance et le bonheur ! En plus de vous permettre de faire du dashi pour vos soupes miso et autres bouillons de cet hiver, le kombu est délicieux avec le poisson, les fruits de mer et même le poulet ! On a deux recettes à vous conseiller : papillote de cabillaud au kombu et ballotin de poulet au kombu ! En plus c’est super healthy !
Et puis si malgré tout ca, vous n’avez pas envie de cuisiner … Passez prendre un Bento à emporter dans notre nouveau Matcha Café To Go ! Réouverture le 3 janvier !