Tenjin matsuri : le festival au fil de l’eau

On vous a déjà parlé de nombreuses fois des matsuri, ces fêtes populaires et régionales censées célébrer des moments clés du calendrier japonais. Le mois de juillet est certainement l’un des mois les plus chargés en matsuri avec quatre des festivals les plus célèbres de l’archipel : Tanabata matsuri, la fête des étoiles ; O-bon matsuri, la fête des morts ; Gion matsuri, l’un des trois plus grands festivals du Japon. Le festival dont nous vous parlons aujourd’hui fait lui aussi partie des trois plus grands festivals du Japon : le Tenjin matsuri à Osaka. Découvrez-en plus sur les événements, mais aussi les spécialités de ce matsuri ! C’est également l’occasion de revenir sur les nombreux producteurs originaires de la région qui collaborent avec Umami.

Un festival matsuri historique

Le Tenjin matsuri se déroule tous les ans à Osaka, du 24 au 25 juillet. Nous y retrouvons des défilés, des feux d’artifice, des bateaux, des palanquins ambulants, mais aussi des stands de nourriture. Le festival est dédié à Sugawara no Michizane, ancien homme politique de l’époque Heian (794-1185) canonisé en divinité des arts et des lettres : Tenjin. Cette canonisation de personnages historiques en figure divine est une pratique assez courante au Japon. On peut penser au prince Shotoku Taishi, grande figure de l’implantation du bouddhisme au Japon devenu une sorte de demi-dieu dans la mythologie japonaise. Nous retrouvons, plus généralement,  tous les empereurs du Japon jusqu’à Showa (1926-1989). 

 

photo du temple japonais temangu à osakaDans le cas de Sugawara no Michizane, après une brillante carrière politique auprès de l’empereur Uda (règne de 887 à 897), l’arrivée de l’empereur Daigo au pouvoir annonce sa chute. Il est rétrogradé de son rang aristocratique à une position bien plus modeste, au nord de Kyushu, à cause des manœuvres politiques de la famille Fujiwara, rivaux de Michizane et de l’ex-empereur Uda. Sugawara no Michizane meurt donc isolé, et l’histoire raconte qu’il revient plus tard hanter Kyoto sous la forme d’un onryō, un esprit vindicatif, pour assouvir sa vengeance. Ainsi, peu après sa mort, les fils de l’empereur Daigo meurent les uns après les autres et lèpre et sécheresse se répandent dans le pays. Le palais impérial est même frappé par la foudre à plusieurs reprises et Kyoto endure pluies torrentielles et inondations pendant des semaines. Pour calmer la colère de Sugawara no Michizane, la cour impériale lui consacre un sanctuaire shinto, le Kitano Tenman-gu, rétablit son rang à titre posthume, et, 70 ans plus tard, le déifie même comme un Tenjin, une divinité des études. Plus tard, de nombreux sanctuaires consacrés au Tenjin apparaîtront, dont l’Osaka Tenman-gu où le Tenjin matsuri a lieu. 

Les rites préparatoires du festival

Le 24 juillet, à 4h du matin, un premier coup de taiko résonne pour annoncer le début des festivités à Osaka. Tandis que les événements phares du Tenjin matsuri ne commencent que le 25 juillet, cette journée est plutôt dédiée aux rites censés assurer le bon déroulement du festival. On retiendra notamment le rituel Hoko Nagashi dans lequel un enfant, accompagné d’un rameur, traverse le pont d’Hokonagare, vers la pointe Est de la presqu’île, en barque. Au cours du trajet, des danses traditionnelles ont lieu sur les quais tandis que l’enfant va immerger un kamimisogi, sorte de baguette en bois en forme de trident, dans la rivière. 

Le 24 juillet peut aussi être l’occasion d’observer les processions dans l’enceinte du sanctuaire Tenman-gu où l’on performe la danse du lion ou le karausu. Le karausu, autre événement marquant du festival, aura lieu à plusieurs reprises au cours des processions. Il s’agit d’une sorte de danse, ou de célébration, des joueurs de taiko qui font balancer la structure sur laquelle ils jouent comme une balançoire à bascule. Les musiciens continuent de jouer sur cette structure instable tout en poussant des cris de ferveur.

boite de prunes umeboshi
192 – Umeboshi (prunes japonaises salées) 150g

Enfin, on peut profiter de cette journée moins chargée pour prendre d’assaut les stands de spécialités régionales qui jalonnent la ville. Si l’on se limite aux spécialités traditionnellement dégustées lors du festival, les familles célébraient le Tenjin matsuri avec des produits de saison : murène grasse, poulpe d’Akashi, une ville côtière proche de Kobe, shiraten, une sorte de galette de poisson frite. En termes de plats à proprement parler, on pense aux tempura, au poulpe vinaigré mais aussi au shiro mushi, sorte de gâteau de riz garni de graines de soja cuites dans de la sauce soja. Le shiro mushi est censé porter chance et peut parfois être agrémenté de prunes umeboshi

 

Déroulement des festivités du 25 juillet

Le 25 juillet ont lieu les événements les plus impressionnants du festival, si bien que chaque année, environ 1 300 000 personnes y assistent. Avant le début de la longue procession de palanquins ambulants, l’esprit de la divinité Tenjin est transporté dans un palanquin impérial grâce à une branche de prunier. La procession dans l’enceinte du sanctuaire Tenman-gu peut alors commencer. 

Les longues barques dondoko accompagnent la procession

On peut observer deux types de palanquins : les houren (鳳輦), palanquins impériaux, et les mikoshi (神輿), palanquins censés représenter le bâtiment principal du sanctuaire shinto. Environ 3000 personnes accompagnent la procession pendant 4 kilomètres vers le pont Tenjinbashi, au sud du sanctuaire Tenman-gu. Elle est menée par les joueurs de taiko, qui ponctuent la cérémonie de danses karausu, suivis par des palanquins portés par des participants vêtus d’atours inspirés de l’aristocratie de l’époque Heian (791-1185), pour enfin se terminer avec les sanctuaires portatifs mikoshi. Une bonne partie de ce beau monde va ensuite embarquer sur différents bateaux pour continuer la procession sur l’eau. En plus des embarcations censées porter les pèlerins, des bateaux dédiés aux groupes de musique traditionnelle et d’autres décorés par des poupées inspirées du théâtre de marionnettes, flottent aussi sur la rivière Okawa. De longues barques dondoko, chargées de retourner les baguettes kamimisogi vers le sanctuaire principal, se mettent aussi en route avec le reste des embarcations. Au moment où les bateaux commencent à se mettre en route, un feu d’artifice retentit et débute une procession de 2 à 3 heures autour de la presqu’île, puis vers un autre pont, le pont Hisho, plus loin vers le nord-est. Une fois arrivée à destination, la procession retourne au sanctuaire Tenman-gu où une cérémonie de clôture a lieu.

Les spécialités culinaires du Tenjin Matsuri

boulette de poulpe japonaises dans une barquette en bambou
Takoyaki, spécialité d’Osaka

Tout au long de la procession, de nombreux stands se mettent en place pour faire profiter des spécialités de la région. En plus des mets traditionnels cités plus haut, on retrouve évidemment les spécialités plus communes d’Osaka : takoyaki, okonomiyaki, kushikatsu, etc. Grâce aux produits Umami, vous pourrez réaliser nombre de ces mets chez vous ! L’une des fast food les plus simples et les plus populaires reste le kushikatsu. Il s’agit d’ingrédients variés cuits en friture sur des brochettes. Il suffira simplement de tremper ces brochettes dans une pâte à frire et dans de la chapelure panko avant de les plonger dans le bain d’huile. Les kitsune udon, une soupe de nouilles udon et dashi, est aussi un plat originaire d’Osaka depuis l’ère Meiji (1868-1912). L’appréciation d’un bon kitsune udon passe essentiellement par un dashi d’excellente qualité. Vous pouvez décider de le réaliser vous même avec des algues kombu, du kombucha, des champignons shiitake ou des flocons de bonite katsuobushi, mais notre épicerie en ligne propose aussi de nombreux dashi prêts à l’emploi d’excellente facture. Les flocons de bonite sont aussi un élément essentiel pour garnir les takoyaki, ces boulettes frites de poulpe, aussi très populaires dans les stands de street-food dans la région du Kansai. La seiche grillée ou ikayaki est aussi un mets populaire dans la street food. Servie en brochette, elle a été marinée dans un mélange de miso rouge, de mirin, de saké, de sauce soja et de sansho, une épice au parfum citronné et poivré.

Le Tenjin matsuri, c’est aussi l’occasion de profiter des bons produits de la région. Sur notre épicerie en ligne, vous retrouverez de nombreux artisans situés à Osaka. Parmi eux, la maison Akishika par exemple brasse un saké qui pourrait être tout à fait opportun pour célébrer les festivités du Tenjin matsuri. Akishika propose un saké non pasteurisé aux arômes fruités, à déguster frais. En ce qui concerne la cuisine, Wadaman, producteur de sésame, et Naniwa kombu, qui confectionne de nombreux produits issus de la mer, proposent des ingrédients indispensables à la cuisine japonaise. On pense notamment aux pâtes de sésame noir et blanc qui

deux japonais avec des sacs de sésame en fond
4ème et 5ème générations de Wadaman

peuvent aussi bien s’intégrer dans des sauces ou des marinades salées que dans des préparations sucrées, tout en agissant comme des colorants naturels ! Les différents tsukudani de Naniwa Kombu, des produits encore méconnus en Occident, méritent aussi d’être intégrés à vos expérimentations culinaires pour en tirer tout le potentiel marin et umami. Enfin, vous aurez peut être la chance de croiser Monsieur Tahara Shunichi lors du festival, notre maître polisseur et l’assembleur de tous les couteaux proposés sur notre boutique en ligne. 

 

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