Parmi les festivals traditionnels les plus poétiques et colorés du Japon, Tanabata (七夕) – aussi appelée “la fête des étoiles” – occupe une place de choix ! Célébrée chaque année le 7 juillet, cette fête légendaire fait partie du Gosekku (五節句), les cinq grands festivals saisonniers du calendrier japonais, parmi lesquelles le Hina Matsuri ou le Kodomo no Hi. Tanabata puise son origine dans un récit romantique qui raconte la séparation tragique de deux étoiles séparées par la Voie lactée, autorisées à retrouver une seule nuit par an, celle du 7 juillet, “la soirée du septième”. Ce jour-là, les Japonais décorent les rues de papiers colorés et inscrivent leurs vœux sur des tanzaku, suspendus aux branches de bambou. Plongez avec nous dans la magie de Tanabata, une fête où étoiles, amour et espoir se rejoignent sous le ciel d’été !
Tanabata, du Vème siècle à aujourd’hui
Tanabata trouve ses racines dans la légende chinoise de Qixi, apparue au Ve siècle, qui raconte l’amour interdit entre Zhinü, une tisseuse céleste, et Niulang, un bouvier terrestre. Introduite au Japon à l’époque de Nara (VIIIᵉ siècle), cette histoire devient celle de Orihime, princesse tisserande, et Hikoboshi, bouvier solitaire. Orihime est la fille du dieu du ciel, réputée pour tisser des brocards d’une beauté inégalée. Lors d’une visite sur Terre, elle tombe amoureuse du jeune bouvier Hikoboshi. Les deux s’unissent, ont deux enfants, mais, submergés par leur amour, négligent leurs devoirs, le tissage et le soin des troupeaux. Leur insouciance irrite le dieu céleste qui les sépare en traçant entre eux une rivière d’étoiles : la Voie lactée. À la vue de leur tristesse inconsolable, les dieux célestes leur accordent une grâce : ils pourront se retrouver une fois par an, le 7 juillet, à condition de reprendre leurs tâches avec assiduité. Ce soir-là, un pont formé par les pies du monde entier se déploie pour leur permettre de se rejoindre. Orihime et Hikoboshi représentent les étoiles Véga et Altaïr, séparées de façon visible par la Voie lactée dans le ciel d’été.
Cette légende céleste fut rapidement adoptée par la cour impériale japonaise, qui célébrait les étoiles à travers des rituels raffinés et des concours de poésie. Au fil des siècles, notamment à l’époque d’Edo, Tanabata se popularise et devient l’un des cinq grands festivals traditionnels japonais (Gosekku). Les jeunes filles prient l’étoile Véga pour devenir de bonnes tisseuses, puis peu à peu, les souhaits s’étendirent à la recherche de l’âme sœur, puis plus globalement, aux talents et aux rêves personnels. Aujourd’hui encore, la tradition perdure : chaque année, les Japonais inscrivent leurs vœux sur des tanzaku (papiers colorés) qu’ils suspendent à des branches de bambou, dans l’espoir que leurs souhaits soient exaucés lors de cette nuit magique.
Les coutumes de Tanabata
Décorations et animations
À l’approche du 7 juillet, le Japon se pare de couleurs : branches de bambou, décorations en papier et vœux flottants envahissent les écoles, temples, gares, centres commerciaux et jardins. Chacun est invité à écrire un souhait sur une petite bande de papier coloré appelée tanzaku, puis à l’attacher à une branche de bambou. Selon la croyance, sa pousse droite vers le ciel aiderait les vœux à atteindre les divinités. Le lendemain, ces arbres à vœux sont souvent brûlés ou confiés à l’eau pour permettre à leurs messages de s’envoler.
On croise aussi d’autres ornements traditionnels comme les fukinagashi (banderoles symbolisant les fils d’Orihime), les amikazari (filets en papier pour une pêche abondante), les kinchaku (bourses porte-bonheur), ou encore des origami en forme de grues, symboles de longévité.
Le jour de la fête, l’ambiance est à la fois romantique et festive ! On porte des yukata (kimonos d’été légers), on flâne entre les stands de nourriture, et on participe à des jeux traditionnels comme la pêche aux poissons rouges ou le tir à la carabine. Les enfants agitent leurs éventails, les couples se promènent main dans la main, et les rues vibrent au rythme de danses et musiques locales, comme le Nankin tamasudare.
Certaines villes, comme Sendai ou Hiratsuka, organisent des festivals spectaculaires avec défilés, concours de décorations, spectacles et feux d’artifice. Au crépuscule, tous les regards se tournent vers le ciel, à la recherche de Véga et Altaïr, les deux étoiles séparées par la Voie lactée, espérant les voir se rejoindre… comme chaque année, le temps d’une nuit.
Que mange-t-on pendant Tanabata ?
Les nouilles Sōmen
Le plat le plus emblématique de Tanabata, est le sōmen, ces nouilles de blé très fines, servies froides et parfaites pendant les chaleurs d’été. Leur forme représenterait en ce jour du 7 juillet, la Voie lactée séparant les deux amants maudits. La consommation des sōmen consoliderait le pont invisible reliant nos vœux aux étoiles.
Chez Umami, nous vous proposons 3 sortes de somen : les somen de Shimabara (ville réputée pour ses sōmen dans la préfecture de Nagasaki), les somen de Handa (ville de la préfecture de Tokushima, aux nouilles plus épaisses et fermes), et les somen sans gluten faites à partir de farine de riz.
Envie de cuisiner des sōmen chez vous ? Nous vous avons préparé une recette simple et délicieuse, avec 7 toppings variés (un petit clin d’oeil à Tanabata) : Somen et ses 7 toppings !
Yakisoba
Les yakisoba sont des incontournables des stands de nourriture appelés yatai que l’on retrouve dans presque tous les festivals au Japon. Ces nouilles sautées sont peu coûteuses et pratiques à déguster debout ou en marchant dans l’agitation joyeuse des rues animées. Tout comme pour les sōmen, la longueur des yakisoba est symbolique. En effet, certaines personnes aiment associer la longueur des nouilles à des souhaits de relations durables qui évoque l’espoir d’un amour qui traverse les distances et le temps.
Takoyaki
Les takoyaki sont un autre incontournable durant les festivals japonais ! Ces petites boules de pâte à base de farine de blé, garnies de morceaux de poulpe tendre, sont cuites dans des moules spéciaux et servies chaudes. Leur forme simple les rend idéales et simples à déguster. Si vous avez un moule à takoyaki, vous pouvez reproduire cette recette en y ajoutant sur le dessus des lamelles de katsuobushi et relever le tout avec une mayonnaise au yuzu en accompagnement !
Conclusion
Tanabata fait partie des festivals les plus attendus de l’été au Japon. Placée sous le signe des étoiles, cette fête rend hommage à l’amour éternel de deux amants qui, même séparés par l’immensité de la Voie lactée, peuvent se retrouver. Ainsi, elle exprime qu’aucun vœu n’est irréalisable. Vous pouvez réaliser chez vous un tanzaku et l’accrocher à une branche, qui sait ? Votre vœu sera peut-être exaucé !