La France est reconnue mondialement pour sa cuisine, et notamment, vous en conviendrez sûrement, pour ses desserts et ses pâtisseries. Au Japon aussi, ils sont très populaires, et sont particulièrement appréciés pour leur gourmandise et leur goût incomparable. Les desserts japonais, en comparaison, ont tendance à être plus sobres et épurés voire moins sucrés. Bien qu’encore méconnus auprès du grand public, notamment occidental, ils sont fortement appréciés, et particulièrement par les Japonais eux-mêmes. Au Japon cependant, il est traditionnellement beaucoup plus courant de déguster un encas sucré plus tard dans l’après-midi autour d’une tasse de thé, plutôt qu’en fin de repas.
Après nos recettes de desserts japonisants, telles que le mille crêpes au matcha ou le gâteau au yuzu, et notre article sur les desserts japonais, on a pensé qu’il était temps de vous écrire un article sur des desserts classiques de l’archipel, chers aux Japonais. Alors, que diriez-vous d’une petite pause sucrée façon pays du soleil levant ? Découvrons ensemble trois desserts phares de la cuisine japonaise.
Le yôkan, la pâte de fruit japonaise
Le yôkan 羊羹, souvent considéré par les occidentaux comme la version japonaise de la pâte de fruit, est une pâtisserie qui prend ses origines dans la cuisine chinoise. Elle aurait été introduite au Japon lors de l’époque Kamakura 鎌倉時代 (1185 – 1333) ou Muromachi 室町時代 (1336 – 1573) par des bouddhistes zen provenant de Chine. Celle-ci se présente sous forme de gelée. A l’origine, elle était réalisée à base de gélatine animale, puis fut confectionnée à base de haricots rouges pour convenir au régime végétarien des bouddhistes. 
Cette pâtisserie peut se décliner de diverses façons. On peut par exemple y intégrer de la poudre de matcha, d’hôjicha ou de la châtaigne. En plus de sa variété possible de saveurs, le yôkan trouve également sa diversité dans sa texture.
Le mizu yôkan 水羊羹, par exemple, est idéal pour la saison estivale de par la quantité importante d’eau incorporée lors de sa préparation. Il est en effet plus rafraîchissant et léger que son homologue, le neri yôkan 練羊羹, beaucoup plus lourd et consistant, davantage apprécié en saison automnale ou hivernale.
Dango, mochi et daifuku : des desserts à base de riz gluant
Les desserts à base de pâte de riz gluant (mochi 糯) sont un pan essentiel des mets sucrés japonais. On en avait d’ailleurs déjà mentionné quelques-uns dans notre article “Les farines de riz japonaises” d’octobre 2022. En Europe, le terme mochi désigne bien souvent un dessert fourré mais en japonais, il désigne la pâte de riz gluant et ses dérivés.
Le pétrissage traditionnel de cette pâte faite à partir de riz ou de farine de riz gluant et de sucre, est un événement à part entière et attire souvent beaucoup de monde, car le procédé est très impressionnant à regarder. Par ailleurs, la fabrication de mochi est une tradition courante au Nouvel An pour la préparation notamment du o-zôni 雑煮, un bouillon de légumes typique qu’on avait déjà évoqué dans l’article “Le Nouvel An japonais et le O-zoni”. La technique de pétrissage nécessite généralement l’aide de trois personnes. Deux d’entre elles pétrissent avec des pilons, tandis qu’une troisième tourne le mochi, alors que les pilons sont encore en mouvement. Attention cependant à prendre de petites bouchées et à bien mâcher, car de par sa nature collante, le mochi peut parfois être difficile à avaler.
Le mochi 餠 est probablement la forme de dessert la plus simple de la cuisine japonaise, qui s’adapte à toutes les saisons. Sous sa forme gluante “standard”, il est réconfortant, tandis que sous sa forme glacé, il est parfait pour la période estivale. Le daifuku 大福, est un mochi fourré très populaire en été, en particulier sous sa forme d’ichigo daifuku, c’est-à-dire avec en son milieu une fraise fraîche. Si cela vous tente, vous pouvez d’ailleurs découvrir notre recette d’ichigo daifuku au matcha sur notre site.
Le dango 団子 quant à lui, est un dessert qui se présente également sous forme de boulette, mais qui est servi le plus couramment par trois ou quatre unités sur un pic à brochette. Les Japonais le déguste depuis, semble-t-il, la période Jômon 縄文時代 (13000 av. – 2300 avant notre ère).
D’abord préparé à base de noix réduites en poudre mélangées avec du riz bouillant, il est désormais commun qu’il soit fait à l’aide de farine de riz gluant et de tofu. Les sortes de dango les plus connus sont probablement le mitarashi dango みたらし団子, dango légèrement grillé avec un nappage de sauce soja sucrée, et le hanami dango 花見団子, dango coloré très répandu pendant la saison des cerisiers en fleurs. Ce mets a été popularisé notamment grâce à son format pratique, facile à apprécier debout, et son goût agréablement sucré. Il est un des en-cas phare lors de célébrations tel que le hanami 花見, et dans la cuisine de rue japonaise.
Le kakigôri
Semblable au bingsu coréen, on vous en avais déjà brièvement fait mention dans notre article du 25 mai dernier : le kakigôri かき氷. 
Plus léger que la crème glacée, mais tout aussi bon et rafraichissant, on se devait de vous en reparler dans ce top. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Le kakigôri, c’est tout simplement de la glace râpée qu’on aromatise avec du sirop. Certains l’élabore avec des fruits frais ou du lait concentré sucré pour le rendre encore plus gourmand.
La recette est très simple à réaliser, cependant il vous faudra investir dans une machine, nommée sobrement en japonais kakigôri-ki かき氷機 (machine à kakigori). C’est cette dernière qui permet d’obtenir ces copeaux de glaces très fins qui fondent en bouche.
Mention spéciale pour le manjû
Nous aimerions également faire une mention spéciale au manjû 饅頭, une pâtisserie cuite à la vapeur, le plus souvent fourré avec des haricots rouges (azuki 小豆), même s’il en existe une multitude de variantes. Des alternatives salées sont aussi possibles, notamment avec le manjû à la viande, appelé nikuman 肉まん très apprécié au Japon.
Que la chaleur parfois étouffante de l’été ne vous arrête pas dans vos envies sucrées ! Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à tester ces desserts savoureux.
Comme vous pouvez vous en douter, il est impossible de vous parler de tous les succulents desserts japonais en un seul article. Nous avons sélectionné des desserts et des pâtisseries populaires de l’archipel tout en essayant de rester cohérent avec la saison estivale. Cependant, ce top reste bien sûr à l’appréciation de chacun(e) !
