Qu’est-ce que le festival des poupées au Japon : “Hina matsuri”?

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Ce n’est pas le premier article que nous rédigeons sur Hina Matsuri mais chaque rédacteur de notre blog est heureux d’apporter sa pierre à l’édifice de votre connaissance de la culture japonaise. Revenons donc sur cette tradition célébrée le 3 mars ! 

L’origine de la tradition 

Le 3 mars, on célèbre au Japon le hina matsuri. C’est l’une des 5 célébrations traditionnelles des saisons de l’année appelées “go-sekku”. On pensait en effet que les dates où le jour et le mois étaient identiques et impaires étaient particulièrement fastes. On célébrait donc le 1 janvier, le 3 mars, le 5 mai, le 7 juillet et le 9 septembre (dans l’ancien calendrier, on parlait plutôt du premier jour du premier mois, etc. puis ces dates furent fixées lors du passage au calendrier grégorien).

Le 3 mars, on célèbre donc les jeunes filles lors du festival des poupées, “hina matsuri” en japonais. Autrefois, on appelait également ce jour le “momo no sekku” ou la fête des pêchers, en référence aux fleurs de pêchers dont la floraison commence à cette période de l’année. 

La fille de l’empereur Go-Mizunoo

Cette tradition originaire de l’époque Heian serait née d’un mélange entre un rite de purification à base de papiers en forme de personne et la tradition d’offrir des poupées aux petites filles. Notamment, à la cour impériale ou le “hina asobi” s’était répandu. En effet, la plus vieille mention de poupées lors de l’ancien “momo no sekku” remonterai à 1625 avec la fille de l’empereur Go-Mizunoo qui devint après la mort de son père l’impératrice Meishô. Les dames de la cour lui auraient offert des poupées afin qu’elle s’amuse avec, le dit “hina asobi”.  En 1687, le “momo no sekku” est renommé “hina matsuri”. 

Autrefois réservé à l’aristocratie, le hina matsuri s’est démocratisé jusqu’à devenir une fête populaire à l’heure actuelle. Chaque famille achète donc au moins deux poupées pour le premier hina matsuri de leur fille. Ces poupées sont exposées jusqu’à leur 10 ans environ. 

On attribuait aux fleurs de pêchers la faculté d’éloigner les mauvais esprits et aux poupées, celle de capter les mauvais sentiments des hommes. Cette tradition était donc de bon augure pour souhaiter bonheur et bonne santé aux jeunes filles, tout en éloignant les mauvais esprits. 

La mise en place des poupées  

Hôtel avec les poupées du Hina matsuri

Quelques jours avant le hina matsuri, les jeunes filles exposent  sur un petit hôtel leurs poupées. Généralement, les familles possèdent au moins les deux poupées principales qui représentent l’empereur et l’impératrice. Dans les familles qui possèdent plus de moyens ou qui ont hérité de plus de poupées, le “hinakazari“, l’arrangement des poupées, a lieu sur un hôtel en forme d’escalier recouvert d’un tissu rouge où chaque niveau contient des poupées spécifiques. Le tout recrée l’ambiance de la cour impériale de l’époque Heian

  • Après le premier niveau avec le couple impérial, on retrouve sur la deuxième marche de l’escalier 3 dames de cour (sannin kanjo) servant le saké aux empereurs.
  • Le troisième niveau regroupe 4 musiciens jouant chacun d’un instrument différent ainsi qu’un chanteur avec un éventail.   
  • Quatrième étage est réservé à 2 ministres, avec des arcs et des flèches. 
  • Cinquième niveau contient des serviteurs et les niveaux suivants sont décorés avec des éléments et accessoires divers et variés de la vie à la cour.  

Dès le lendemain, il faut ranger les poupées ! La croyance populaire veut que les jeunes filles non mariées le resteront plus longtemps si les poupées du hina matsuri restent trop longtemps sorties. Une raison plus vraisemblable serait de vouloir protéger les poupées, notamment de l’humidité, pour éviter de les abimer. Désormais les poupées du hina matsuri sont de véritables objets de collection qui peuvent couter très chers ! Loin d’être de simple jouets, elles sont conservées précieusement et se transmettent même de génération en génération. 

L’amazake, la boisson pour célébrer  le hina matsuri 

Amazake de Hina matsuri

La boisson typique du hina matsuri est l’amazake. Amazake signifie en japonais sake sucré. C’est une boisson naturellement sucrée dont le processus de fabrication se rapproche de celui du sake. En effet l’amazake est obtenu par fermentation du riz avec du koji qui transforme l’amidon contenu dans le premier en sucre naturel. On obtient ainsi une boisson douce et laiteuse, très peu calorique et réputée très bonne pour la santé car elle contient de la vitamine B, des fibres et de l’acide kojique. L’amazake agirait ainsi favorablement sur la fatigue, la flore intestinale et la peau. 

En plus de pouvoir se boire tel quel, froid ou chaud, l’amazake se mélange facilement aux fruits pour obtenir des smoothies onctueux comme par exemple : un délicieux lassi mangue amazake. Un autre de ses avantages non négligeable, c’est que vu qu’il est sans gluten ni lactose, il convient à tous et permet notamment de remplacer le sucre ou les édulcorants de certaines pâtisseries comme le fondant au chocolat. 

 

 

 

D’autres plats typiques du hina matsuri

Chirashi japonais de Hina matsuri

Le hina matsuri est aussi l’occasion de manger de nombreux délices traditionnels japonais qui comme pour l’osechi ryori, par exemple sont remplis de symbolique: 

  • Chirachi zushi : vous avez peut-être déjà eu l’occasion de déguster ce plat de poisson dans votre restaurant japonais. Mais la version traditionnelle est bien plus colorée et variée que celle que nous connaissons. Il s’agit d’un bol de riz assaisonné recouvert de divers poissons crus et de crudités.  Vous pouvez le réaliser facilement à la maison avec notre riz haenuki et du vinaigre sanbaizu.
  • Un des emblèmes du hina masturi, ce sont les hina arare : des petits crackers de riz salés ou sucrés aux couleurs du printemps. Chez Umami nous avons des arare croustillants et très petits, délicieux pour donner du croquant à un dessert ou une panure ! 
  • On y déguste également des hishi mochi en forme de losange avec les fameuses couleurs blanche, verte et rose.  
  • Enfin, on consomme également un bouillon à base de palourde qui symbolise l’unité dans un couple. Les deux coquilles sont soudées l’une à l’autre. À la maison, essayez notre recette de palourdes à la vapeur de saké pour recréer l’ambiance du hina matsuri chez vous ! 

 

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